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Photo du rédacteurStéphanie Filion

31 choses que j'aime - 2018



Jour 1: Les défis

Alors, inspirée par l'idée de mon amie Janick Lavoie, je me lance dans le mois de mars avec le défi #31chosesquejaime. Le concept est bien simple: je déteste mars et je veux mourir chaque année, alors je vais tenter de combattre ce sentiment en partageant avec vous ''des choses qui me font vibrer et qui pourrait peut-être avoir le même effet sur vous'' (dixit Janick). La première chose que je partage est... mon amour des défis! Avec les années, je n'ai pas arrêté de réagir quand quelqu'un me lance: t'es pas game! Le mois dernier, Fran me dit: je fais 30 jours de yoga, embarques-tu avec moi? C'est certain! J'ai fait des 30 jours de planches (dur!), 30 jours de photo (parfois on le refait avec mon groupe, peut-être en avril!), le mois de la poésie, un mois sans alcool, etc. 30 jours est un bon format pour moi. Depuis quelques années, alors que d'autres prennent des résolutions, en janvier, moi je me donne un projet ou un défi. L'an dernier c'était filmer 1 seconde par jour. J'aime qu'un défi habite mon quotidien, l'enrichisse, le modifie, mais j'aime surtout quand ce défi est partagé. Donc si vous avez lu jusqu'ici, je vous le demande: embarquez-vous avec moi dans ce 31 jours de choses qu'on aime? Sur FB, sur Insta, dans votre journal intime ou à table au souper: trouver chaque jour une chose que vous aimez et partagez-la (ou pas!).

Jour 2: Cinéma Beaubien

Mon coeur balance entre le Beaubien et le Cinéma du parc: j'aime leur programmation de films classiques, indépendants et internationaux. Mais la jolie marquise du Beaubien me remplit toujours de bonheur! Le cinéma a presque 100 ans (1937), et c'est le seul cinéma de quartier de Montréal. J'y vais parfois avec une amie, parfois seule ou avec mon homme. Je suis toujours contente d'y aller, même quand le film n'est pas à mon goût. Dimanche soir dernier, j'y ai vu le très beau film Appelle-moi par ton nom, une magnifique histoire d'amour, de découverte et de passage à l'âge adulte (est-ce vraiment la traduction de ''coming of age''?) dans la campagne italienne des années 80. Vous remarquerez sans doute que ce qui me fait vibrer comporte une bonne dose de nostalgie. On a 30 jours pour me psychanaliser, et on fait juste commencer.

Jour 3: les cartes postales de Diane

Ma mère m’a donné le goût du voyage quand elle est partie avec une copine en 1987 dans le Sud de la France. Quelques années plus tard, je faisais de même avec ma best pour célébrer la fin de notre secondaire 5. Depuis, je voyage beaucoup mais jamais autant que ma mère qui a pris sa retraite, rencontré un nomade au coeur doux, et qui est toujours sur la trotte! Me mère réussit à m’envoyer des cartes postales de toutes ses destinations: Compostelle par tous les chemins, le Laos, les montagnes du Perou. Elle a dû trouver une boîte aux lettres dans le Grand Canyon, je sais pas trop comment elle fait. J’ai essayé une fois de lui envoyer une carte et juste de trouver des timbres dans un pays étranger était trop compliqué pour moi, j’ai posté ma carte de Montréal. J’aime vraiment recevoir ses missives, je les garde précieusement, belles pensées qui traversent les continents.

Jour 4: Adonis

Dans les choses que j’aime, il y a bien sûr manger, cuisiner, m’approvisionner. J’aime rapporter de voyage des spécialités locales (épices de Turquie, huile d’argan du Maroc, cacao d’Afrique, cachous du Brésil, etc.). Mais comme je ne peux pas aller à Beyrouth tous les week-ends, j’aime aller chez Adonis et faire des réserves de bonheur. Hier à la caisse, j’ai trouvé de la gomme au mastic (j’adore cette saveur!). Ce matin, en mangeant mon pita au labneh avec de la menthe fraîche, j’en oubliais presque le mois de mars gris de Montréal. Comme je déteste les foules, je vais au Adonis à Laval l’autre côté du pont Papineau (je vous dis pas où exactement, je veux garder cet endroit secret!).


Jour 5: Yoga with Adriene

Je voulais me remettre au yoga, mais je trouvais jamais le temps de sortir, m'abonner à un cours, et puis la quantité de cours qui existent me paralysaient (un grand problème chez moi), je trouvais ça cher, etc. On m'a fait découvrir Adriene sur Youtube et depuis, on dirait qu'elle est devenue ma meilleure amie! Très ''girl next door'' elle n'est pas trop granole, elle est un peu fofolle, et j'ai adoré faire ce 30 days of yoga en février. Il y a beaucoup beaucoup de matériel sur sa chaine Youtube, des positions en détail, des enchainements, ou un programme sur un mois. Tout est gratuit. Et en seulement un mois, j'ai retrouvé beaucoup de flexibilité -Je partais de très très loin- et c'est aussi bon pour le moral. J'essaie de vieillir en harmonie avec mon corps (aie, gros défi, mais j'ai eu une choc en voyant Benjamin Button en janvier!). Je vous laisse, je vais faire mon yoga-chien. Oui, parce que Tarka fait le yoga avec moi. Bonne journée!

Jour 6: Le Ranch

Aussi connu sous le nom de « la ferme » ou « la maison du bonheur », la ferme Equa est un endroit merveilleux sur terre appartient à mes amis Josée et Frédéric. Il y a des chevaux, des chiens, des bébés chats (très important les bébés chats), des enfants partout, des poules (et des oeufs!), du scotch, mais surtout ben de l’espace et une boîte à l’entrée où tous doivent déposer leur électronique. Je m’y ressource depuis des années et l’accueil de Josée est indescriptible. Alors j’y fais un saut pour la relâche aujourd’hui avec fiston. Je serai sans électronique mais je vais voir live de la distillation de scotch et la magie de ce qui se passe quand on est à cet endroit. Le ranch, son énergie de guérison et ses habitants sont vraiment dans mes choses préférées au monde. Je ne peux m’empêcher de dire merci la vie quand j’y suis! Bonne journée de relâche!

Jour 7: Andy, Headspace et la méditation pleine conscience

Passé 30, 35 ans, on découvre que nos échappatoires habituels (sex, drug and rock ‘n roll) contre le stress et l’angoisse ne sont plus efficaces. En tout cas, moi c’est ce qui est arrivé! J’ai donc dû trouver des solutions pour survivre et en voici qui m’ont vraiment sauvée durant une année difficile (tsé les années de 💩, on en a tous). Je vais donc vous partager cela en trois partie 1. La méditation. J’ai commencé en écoutant la méditation de la petite grenouille de mon fils. Puis je me suis dit: Stef, arrête d’écouter des trucs d’enfants en cachette et assume-toi. J’ai pratiqué un bout avec le très bon disque livre de Christophe André (Mediter jour après jour). Mais je voulais plus. Et là j’ai découvert Andy avec ce Ted Talk et bang! J’avais trouvé! J’adore son application Headspace. Et on va pas se mentir, je suis sensible à son charme et c’est lui la voix de Headspace et donc de toutes les méditations guidées. J’en fait moins que lorsque j’allais vraiment pas bien mentalement mais j’aime y revenir car j’ai souvent besoin de me rappeler l’importance du moment présent. Je vous ai pas vraiment dit c’est quoi la méditation, mais allez voir par vous-même!

Journée de la femme oblige, je vous parle aujourd’hui d’une femme et artiste extraordinaire: Patsy Van Roost, appelée la fée du Mile End. Patsy élabore des interventions artistiques dans son quartier et un peu autours, en travaillant le voisinage, qui est un concept qui se perd. Je l’ai découverte quand j’habitais dans le Plateau avec son projet « Ici un souvenir »: elle a demandé à plus de 400 personnes de partager un souvenir lié à un lieu précis et ce message était partagé sur une fiche jaune collée au lieu même décrit (je me souviens quelque part au coin de Christophe-Colomb et pas loin de mon arrêt de bus, un collant jaune disant: la première fois que j’ai embrassé X était ici, il pleuvait ».) Avec sa couleur jaune et ses motifs à pois - sa signature!- elle fait participer les gens dans des aventures étonnantes, comme son projet de Portes ouvertes de l’Avent, où des voisins ouvrent leur porte et accueillent d’autres voisins pendant quelques heures tous les soirs avant Noël. Elle sait réunir les gens, les faire parler, s’exprimer. Et là je ne vous parle même pas du travail qu’elle fait avec les enfants dans les écoles qui construisent et écrivent des cartes de remerciement à leur voisin. J’ai eu la chance de travailler avec elle sur un projet de poésie lié aux attentats de Bruxelles et de bricoler des cartes dans son studio avec ma fille. Elle a une énergie fabuleuse. C’est une fée.

Jour 9: La piste des carrières

2e partie de de la série “comment rester saine d’esprit” : courir. J’aime pas tant courir mais j’aime tellement les effets que je me suis rendue à l’évidence, il me faut courir deux fois par semaine sinon je deviens un monstre de stress, de colère ou d’émotion en général. Je suis assez sensible aux effets de la sérotonine sur mon cerveau et, c’est pourquoi j’ai créé un club de course à mon bureau, situé juste à côté de la piste des carrières, le Bunny Running Club. L’hiver on est juste 3, mais l’été club monte facilement à une dizaine de coureurs. La piste nous permet de faire soit un 3k ou un 5k, c’est parfait pour le lunch. C’est pas trop dur pour les articulations. Y a des trains qui passent. Tarka court avec moi. Je suis moins stressée au travail. J’aime ça.

Jour 10: Rien faire

J’en fais beaucoup et j’aime ça. Mais mon secret est de parfois rien faire du tout. Je ne me planifie plus 100 choses dans le week-end, je ne reçois plus beaucoup à la maison, j’essaie de rendre mes enfants le plus autonomes possible. Ce temps d’extra que ça me donne, je le prends pour rien faire. Je reste au lit, je pense, je lis un peu, je regarde la moitié d’un Star Trek, je joue à un jeu niaiseux, je ferme les yeux. Je m’occupe de rien ni personne. Faque c’est ça, je vais y aller, faut que j’aille me mettre en boule sous les draps.

Jour 11: la laine et le tricot

Le tricot m’aide beaucoup quand je suis stressée. J’ai découvert les vertus de la laine durant un bout difficile et maintenant je m’y adonne tous les hivers. Je crois que les bienfaits du tricot sont maintenant scientifiquement prouvés, c’est une activité méditative mais tout de même active. Et puis on a un résultat concret à la fin. J’ai eu une très bonne mentor au bureau quand j’ai commencé (merci Vanessa!). Je travaille seulement les matières naturelles car j’aime toucher l’authentique. Bon, les balles de cachemire à 30$ le 25g, c’est du luxe, mais il y a de magnifiques variétés de laines à découvrir. J’aime aussi visiter des boutiques de laine, j’aime comment les bruits sont absorbés par les balles et les écheveaux, comme lors d’une tempête de neige. J’aime les couleurs et évidemment je touche à tout. Je vous écris de l’aéroport où j’ai avec moi mon petit tricot de coton. Depuis un an, j’ai découvert que tricoter me relaxe vraiment au décollage et l’atterrissage, alors je ne me gêne pas et je sors mes aiguilles (étrangement, on peu très bien voyager avec toute sorte de grosseurs d’aiguilles, bois ou métal, je n’ai jamais eu d’ennui).

Jour 12: manger seule au comptoir

Quand je dis “seule”, je veux dire “avec un bon livre”, évidemment.



Jour 13: Snapchat

On dit qu’avec les adolescents, l’important est de garder “la communication ouverte”. Forte de ce sage conseil, et voyant que ma fille passait sa vie sur Snapchat et accordait à ses streaks une importance de vie ou de mort, je me suis dit: mets-toi sur Snapchat ma Stef. Au début, je n’ai pas aimé cela, le fossé des générations était trop grand, et c’est vraiment une autre façon d’entrevoir les communications. Maintenant j’adore 😍! Et surtout j’adore découvrir le nouveau Snap que ma fille m’envoie tous les jours, j’y retrouve son humour et sa créativité. On soigne nos streaks (je ne vous explique pas c’est quoi!), on partage des petits bonheurs, on met des collants par dessus tout ça et hop! On envoie!

Jours 14: Street art

Ma fascination est née il y a au moins 5 ans et elle ne décline pas: j’adore le street art! J’ai une préférence pour le wheat paste (comme 11 ou le coeur ci-bas, ce sont des pièces collées) et pour les graffiti à « messages » qui disent quelque chose (de préférence sans faute d’orthographe). Je n’aime pas tant les tag. J’ai mes artistes préférés à Montréal: Stikki Peaches et Miss me. Quand je voyage, je collectionne les graffitis (j’adore Beyrouth pour cela! Sao Paulo a des murales exceptionnelles), je garde toujours l’oeil ouvert et je pars dans des coins étranges juste pour découvrir ce que les murs ont a me dire.

Jour 15: Mon café à la maison

Quand je voyage, une des choses qui me manquent le plus, c’est mon café. Rien ne remplace ce café-au-lait-sans-lactose-avec-pas-trop-de-lait-fait-avec-une-machine-italienne-que-mon-chum-traite-comme-une-Maserati. Rien. Ah oui, le bol avec les oiseaux est essentiel.

Jour 16: l’huile d’argan

Depuis quelques années, je n’utilise plus de crème pour mon visage. J’ai découvert l’huile d’argan pure et je ne suis jamais revenue aux crèmes pleines de parfums et de produits chimiques. J’achète la mienne chez Tau, elle est bio et pressée à froid, mais quand je suis allée au Maroc, j’ai fait des petites provisions. C’est un produit, comme le beurre de karité, qui provient grandement de coopératives gérées par des femmes. Ma peau est toujours belle, jamais sèche ni grasse. Mercredi à l’aéroport, on m’a demandé mes cartes lorsque j’ai commandé une bière (ok, fallait ben que je plug cette histoire quelque part!!!). Moi je dis: on vieillit en beauté grâce l’huile d’argan.

Jour 17: la pâtisserie Tillemont et sa pizza froide

Sortir avec un Italien, ça veut dire manger. Beaucoup. Bien. (Oui, je vis bien avec les généralisations.) Donc quand mon chum, au début de notre relation, m’a dit: “Viens, on va aller acheter de la pizza froide chez Tillemont.” J’en pensé: “Wtf, de la pizza froide.” (Oui, je vis bien avec le jugement rapide.) Eh boy: rien à voir! Depuis, j’ai découvert aussi leur service traiteur avec le bureau, quand on nourrit 35 personnes avec des salades et des paninis pancetta-roquette-tomate ou légumes grillés-fromage de chèvre. Un collègue a déjà dit: on dirait un buffet de funérailles italiennes. Exact. Mais sans les pleureuses ou les tantes trop maquillées qu’on connaît vaguement. Je me garde pour plus tard une entrée spéciale juste sur les zeppole de Tillemont, une autre chose que mon chum m’a fait découvrir. (Oui, je vis bien avec mon Italien.)

Jour 18: Ma belle-famille italienne

J’ai décidément la meilleure belle-famille. Ensemble, on fait des tomates en septembre, on s’habille en bleu pour les matches de soccer, on part en groupe en voyage ensemble, on va dans des mariages (faut avoir beaucoup de robes chics). Vous avez pigé: on fait tout en famille! Je savais pas qu’on pouvait être autant patriotique: on boit juste du vin italien, on chante (fort) en italien, et tous les ans on se questionne: est-ce qu’on va en Italie cet été?

Jour 19: Mon bureau

Il y a très longtemps, j’ai fait un rêve dans lequel je visitais une maison pour déménager et j’y trouvais une pièce avec une grande fenêtre, et je m’y installais sur-le-champ pour écrire. Ce bureau qui est le mien est comme celui de mon rêve, mais encore plus beau, plus lumineux. De cette pièce j’aime: la lumière des 3 grandes fenêtres, mes plantes qui la transforment en petite jungle l’hiver (l’été elles sont dehors), mes roches, mes livres, mon origami, mes statuettes religieuses, j’aime que mes enfants n’ont pas le droit d’y venir, sauf autorisation spéciale quand la tutrice passe, j’aime y dormir au soleil de l’après-midi, j’aime y tricoter, j’aime y écrire, j’aime y avoir fini des livres, j’aime la promesse des livres encore à naître. J’aime quand mon chien soupire à mes côtés. J’aime que ce soit « ma » pièce à moi.

Jour 20: Zeppole

Ok, je déteste le mois de mars, mais il y a une bonne chose en mars: les zeppole! Cette pâtisserie italienne est confectionnée uniquement en mars pour la fête de San Giuseppe (St-Joseph), le 19 mars. Elle est faite de pâte frite, style beignet, et farcie de crème pouf/ricotta/costarde/petits morceaux de chocolat. Entre vous et moi, c’est une variation sur le cannoli, mais comme on en mange juste en mars, on se fait croire que c’est une rareté et on peut donc en engouffrer plein!

Jour 21: Les tulipes

J’aime les tulipes car elles sont un signe indéniable que le printemps s’en vient. Bon, au Québec cela reste un signe allégorique car les tulipes ne sortent pas de terre avant juin ici (okkk j’exagère!), mais pas grave: dès que je vois des bouquets chez Metro, j’en prends! J’aime les fleurs et mon chum ne m’en achète pas, alors j’ai vite réglé cela: je m’occupe de mon bonheur moi-même (#avoir40ans). Ce que j’aime aussi des tulipes, c’est leur mouvement: elles sont toutes droites comme des petits soldats quand elles sont fraîchement coupées, et tranquillement, en prenant de l’âge, elles se détendent, deviennent langoureuses, chacune a son mouvement unique. Une autre allégorie? Possible.

Jour 22: Faire du kombucha

J’adore le coté « chimiste en herbe » de faire du kombucha. J’aime en boire, mais mon réel plaisir est de le faire. J’aime parler à ma mère de kombucha (l’espèce de méduse qui flotte), j’aime surveiller l’évolution de la fermentation (selon la température externe, le nb de jours varie), j’aime surtout la 2e fermentation où je choisis les saveurs! Ici on a: mangue-gingembre-racine de curcuma-cardamome (pourquoi faire simple) et cerises sures-thé pomme grenade d’Istanbul (mes trésors rapportés de voyages). J’aime le danger de cette 2e fermentation, comme c’est une fermentation à couvercle fermé, cela peut exploser si on ne vérifie pas tous les jours (d’où le côté chimiste...), et finalement, j’adore mettre en bouteille, car je ramasse les jolies bouteilles de verre. Ici, une bouteille d’eau rapportée du Liban avec des écritures arabes qui me rappelle mon lunch à la marina de Beyrouth avec Stéphanie et Ramona Richa. Peut-être aurais-je le temps de vous parler des bouteilles de verre qui me rendent heureuse, je commence à penser que je n’aurai pas assez de 31 jours et je devrai poursuivre l’an prochain....

Jour 23: L’arrivée dans un pays étranger

Quand je regarde un peu ma vie (quoi, vous ne faites pas ça, vous autres?), je me rends compte que mon parcours professionnel s’est organisé autour de trois pôles : manger, habiter, voyager. J’adore cette nouvelle période de ma vie où j’ai l’occasion de voyager beaucoup. J’aime sentir l’odeur d’une nouvelle ville, dans le trajet qui me conduit de l’aéroport à ma première destination. J’aime qu’on m’attendent à l’aéroport. J’aime aussi y être seule. J’a-do-re faire l’épicerie dans une ville étrangère. J’aime arpenter les rues à la recherche d’un graffiti. J’aime, j’aime l’odeur des villes! Je suis choyée et privilégiée d’avoir des amis partout qui m’accueillent dans leur quotidien et leur maison. Bonjour Sao Paulo, je viens retrouver Isabelle, ma douce, ma belle amie.

Jour 24: La mer

La mer. Son odeur. Son mouvement. Le bruit de son ressac. Son ciel. Son sel. Sa plage. La mer le matin. La mer en fin de journée. Ses trésors. La mer froide. La mer chaude. Ses bateaux. Y plonger. L’observer. La rêver. La mer.


Jour 25: Le pain

Quand on me demande quel aliment j’apporterais sur une île déserte pour manger jusqu’à la fin de mes jours, la réponse est simple: du pain et du beurre. Ok, ça fait 2, mais j’aime pas trop vos règles contraignantes. Le pain, c’est la vie. Aujourd’hui Isabelle me fait découvrir un nouveau pain: broa com erva doce. Un pain de maïs avec graines d’anis, tout chaud de la boulangerie. Un autre délice ici est le pão de queijo: des petites boules de pain au fromage. Le pain est une des seules choses que je ne fais pas moi-même. Je laisse cet art aux professionnels! À Boston, dans un resto afghan, j’ai mangé un pain plat... le serveur changeait mon pain constamment pour du plus chaud qui sortait du four à pain. J’aurais pu manger que ce pain comme repas. À Montréal, j’aime beaucoup les pains de chez Guillaume.

Jour 26: Réviser un manuscrit

J’entends souvent cette question posée aux écrivains: aimez-vous mieux écrire ou avoir écrit? J’ai l’impression que la bonne réponse c’est “écrire” mais moi je trouve franchement que l’écriture, c’est de la torture. Quand c’est complètement terminé, je me sens satisfaite mais vide. Ce que j’aime beaucoup c’est ré-écrire, corriger, réviser. Le pire est fait, on est dans les détails, il y a une équipe avec vous (directeur littéraire, réviseur, j’aime l’essaim qui bourdonne autour du livre en devenir). Par un hasard qui n’en est pas un du tout, je me retrouve ici à São Paulo chez Isabelle ma copine d’écriture, en retraite d’écriture, pour la 2e année de suite, à réviser un livre. Cette fois c’est Jeanne Forever, écrit avec Valérie Forgues, qui prend sa forme finale.


Jour 27: Les rituels

On n’a plus de religion donc beaucoup moins de rituel. Qu’à cela ne tienne, moi j’adore les rituels, seule, à deux, en groupe. C’est rassurant et cela marque le temps, cela départage le temps sacré du temps profane. J’en partage un avec vous, parce qu’on commence à être intime, vous et moi, depuis le 1er mars... Voilà: Isabelle et moi avons ce rituel, ma foi assez eucharistique si on y pense: on boit du champagne/vin blanc et on mange des chips ensemble en écoutant Seinfeld.

Et vous, quel est votre rituel préféré?


Jour 28: les vinyles

Les vinyles, les longs jeux, les records, les 33 tours, les miscrosillons! J’aime avoir à me déplacer pour changer le disque de côté: y a du mouvement! J’aime la chasse aux disques, je trouve des perles et, surtout, je retrouve des chansons oubliées. Comme, sur ce disque de Julien Clerc : “La fille aux bas nylon”. Quand j’étais jeune, mon père avait toute une collection - il était un peu DJ dans le sous-sol-, alors j’ai écouté sans m’en rendre compte beaucoup de disques, que je retrouve avec plaisir aujourd’hui (Mario, j’ai retrouvé Star on 45!). J’aime bien cette époque où un album était un concept et s’écoutait en entier : les chansons moins bonnes côtoyaient les hits. Je suis choyée car ici chez mes amis, Mauricio a une très belle collection de vinyles et je me régale de musique brésilienne. Il pleut sans fin en ce mercredi après-midi, le chien me suit car il a peur du tonnerre et j’écoute Águas de março de Tom et Elis. Je vous laisse, je dois aller tourner le disque.

Jour 29: le gin

Le gin tonic est mon drink. Mon grand-père Paul buvait du gin (du De Kuyper!), et j’ai un très vieux souvenir de moi apportant un gin tonic à l’abattoir, ma grand-mère Mado me l’avait mis dans les mains en disant: “Regarde devant toi pour pas en renverser.” Il en restait la moitié rendu à l’abattoir (pas pcq je l’avais bu, j’avais 10 ans!). Aux funérailles de mon grand-père, on a fumé de Moores, mon frère Jonathan et moi, et on a bu des gins tonic, et ensuite c’est resté mon drink. Comme si c’était dans mon ADN ou quelque chose. Ici, j’ai retrouvé le schweppes au citron (la canette verte!), alors je fait une entorse au tonic. Ce gin est pas mal bon, merci Mau et Isa.


Jour 30: Jardins

Les jardins m’ont toujours faits penser à ma mère, la meilleure jardinière que je connaisse. Maintenant, par un drôle de revirement, ils me font penser à ma fille qui a entamé ses études en horticulture. J’aime bien quand je voyage visiter des jardins et les grands parcs. C’est souvent un lieu tranquille, la nature me calme, il y a parfois des œuvres d’art, des points d’eau, des bancs pour s’arrêter. Aujourd’hui j’ai visité le Jardim do luz, derrière la Pinacoteca. Dans les beaux jardins qui me viennent en tête, il y a le Jardin de Majorelle au Maroc et le jardin du Palais de Dolmabahçe devant le Bosphore à Istanbul. Aussi, notre Jardin botanique à Montréal quand les lilas sont en fleurs. Je quitte aujourd’hui Sao Paulo et le quartier d’Isabelle, quartier bien-aimé qui se nomme Jardins.

Jour 31: Le retour au quotidien

Une chose que j’aime pas, ce sont les fins. Là je voulais vous parler de poésie, de photo, de manucures, de mon chien, de retour à la maison, de ma passion du quotidien, de la lecture, des revues, des odeurs (ah l’odeur des choses qu’on aime à son retour! Le poil du chien, les cheveux de son fils, le chest de son chum...). Mais tout cela ne rentre pas dans une seule entrée, alors j’ai fait de mon mieux. J’adore le quotidien ailleurs, mais j’adore aussi le quotidien chez nous. Il faut être bien chez soi, n’est ce pas? C’était sans doute la nature de cet exercise. Je me suis rendue compte qu’il y avait beaucoup de choses que j’aimais, beaucoup plus que 31, alors... je vais recommencer l’an prochain!


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