Le silence

Le silence au lac Papineau 🤍

Mon plus grand luxe : le silence.

Quand je marche avec Tarka sur le bord de la rivière des Prairies, il nous arrive, parfois, d’être assez chanceuses pour que seul le chant des bruants nous accompagne. Il me semble que le silence (d’accord, le silence avec des mélodies d’oiseaux !) est de plus en plus difficile à trouver. Pourtant, il est essentiel au repos et à la créativité.

Le silence peut faire peur à certaines personnes. Des pensées surgissent, qu’on essaie de taire avec la distraction ou la musique. Le vide qui aspire. L’inaction, si souvent jugée dans une société obsédée par la productivité. On trouve inconfortable d’être en silence seul, et encore plus avec une autre personne.

Pourtant, quel bonheur d’être en silence avec quelqu’un qu’on aime. Quelle expérience intime. Avez-vous déjà essayé ? Moi, j’ai une amie juste pour cette activité ! Évidemment, on parle aussi, mais on sait qu’on aime être silencieuses ensemble, que c’est précieux : un silence soyeux, ami et généreux.

Être en silence, c’est souvent être dans l’attention. Une attention sensible. Observer avec bienveillance, autant à l’extérieur qu’à l’intérieur de soi. Je crois aussi qu’être en silence permet d’être clairvoyante.

Le silence est parfait pour déplier ce qu’on avait plié depuis longtemps.

Et parfois, dans ce silence habité, quelque chose affleure. Une image. Une certitude douce. Un pressentiment. Rien de spectaculaire. Mais assez pour qu’on comprenne : ce que l’on nomme clairvoyance ne crie pas. Elle chuchote.

Commence par une minute. Une seule. Sans rien faire. Les yeux ouverts ou non. Assieds-toi. Écoute les sons, puis les espaces entre les sons. Tu verras. Ce n’est pas vide. C’est plein de toi. L’été, le silence s’accompagne bien de la vue d’un plan d’eau. Ou d’un feu qui crépite et nous hypnotise. Commence par une minute. Une seule.